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L’investisseur particulier a t’il encore sa place en bourse ?

20 juillet 2012 par Benjamin CLAVEL

illustration bourseA l’heure de l’explosion du trading algorithmique à haute fréquence qui représente les deux tiers des transactions aux États-Unis et un tiers en Europe on peut se demander si l’investisseur individuel a encore une place en bourse. Et quand on voir les variations souvent incompréhensibles et démesurées des cours de bourse on peut légitimement se demander comment le boursicoteur particulier peut s’y retrouver, seul face à son écran d’ordinateur. Alors l’investisseur particulier a t’il encore sa place en bourse ?



Depuis 2000, une période noire…

Pour l’investisseur particulier qui gère son portefeuille boursier la référence c’est le CAC 40. Cet indice représentatif des 40 plus grands capitalisations de la bourse de Paris a connu une évolution en dents de scie depuis quelques années (voir graphique)

évolution CAC 40

La chute est vertigineuse depuis l’an 2000 puisque le CAC 40 qui est alors passé au dessus de la barre des 6900 points est aujourd’hui autours de 3200. Sur 10 ans le CAC 40 est -2 % au 18 juillet 2012: c’est donc un décennie perdue.

Or j’ai pu constater que globalement les portefeuilles des boursicoteurs particuliers ont suivi une tendance relativement similaire. En fait c’est plutôt logique car la plupart des particuliers qui gèrent eux même leur portefeuille commentent presque toujours les mêmes erreurs:

  • le portefeuille est généralement réparti sur moins de 10 valeurs (et même souvent moins de 5), toutes cotées sur le CAC 40 >>> la diversification est trop faible et donc le risque trop élevé
  • aucune stratégie réelle n’est mise en place, les titres ont été achetés un peu au pifomètre et sans objectif de sortie ni vision globale de l’allocation d’actifs
  • très peu d’arbitrages sont passés >>>> le boursicoteur achète une valeur et la garde souvent longtemps, sans plus réellement suivre l’actualité de l’entreprise et sans réelle stratégie de sortie
  • aucun arbitrage n’est passé si la valeur est en baisse >>> le boursicoteur particulier n’aime pas se tromper, et s’il a acheté une valeur qui a lourdement chuté il ne la vend pas, il attend une hypothétique remontée qui n’arrivera peut être jamais
  • si tout le portefeuille est en baisse il finit bien souvent par ne plus le suivre du tout >>> même s’il reste plusieurs milliers d’Euros sur son portefeuille il se décourage et le laisse vivre sa vie au gré des marchés, sans agir

Si vous vous reconnaissez dans ce mini portrait du boursicoteur particulier alors il est grand temps de changer les choses !!!

…mais pas pour tout le monde !

Fort heureusement tous les investisseurs n’ont pas connu ces années de vaches maigres, loin de là !

Il n’est pas impossible pour un particulier de gérer efficacement un portefeuille titres mais cela implique de se former, de choisir une stratégie et de s’y tenir et surtout de suivre de manière très régulière son portefeuille.

Néanmoins, je suis pour ma part persuadé que l’investisseur individuel qui achète ses actions seul devant son écran n’a pratiquement aucune chance de gagner de l’argent aujourd’hui. Comme je le disais en préambule tout va de plus en plus vite: l’information circule plus vite et donc les cours varient plus vite, le trading algorithmique accélère les transactions, les variations sont régulièrement déconnectés de la réalité économique de l’entreprise… Autant d’éléments qui à mon sens font que l’investisseur particulier est dépassé.

La gestion collective, une solution simple :

Pour moi la solution la plus simple et bien souvent la plus rentable est de faire appel à des gérants professionnels, en passant par des fonds d’investissement (OPCVM). Ceux-ci s’appuient sur des analystes financiers et sur des modèles informatiques de pré-sélection de titres, ils ont un accès immédiat aux informations et surtout il réagissent vite puisqu’ils sont « branchés » sur les marchés toute la journée. J’estime pour ma part qu’il serait présomptueux d’imaginer pouvoir faire mieux qu’eux, et d’ailleurs je ne m’y essaie pas 😉

Par ailleurs passer par des fonds d’investissement vous permet de facilement diversifier géographiquement votre portefeuille. Vous êtes capable de choisir des actions d’entreprises basées aux Etats-Unis au Brésil, en Chine ou au Japon ? Moi non. Et pourtant il y en a surement de très intéressantes vous ne pensez pas ?

Prenons quelques exemples de fonds a succès sur les 10 dernières années:

OPCVM univers d’investissement Performance 10 ans
Valfrance Actions France 84,52%
Oddo Avenir Actions France 160,87%
Agressor Actions Union Européenne 77,65%
Renaissance Europe Actions Union Européenne 88,97%
Carmignac Investissement Actions Internationales 188,35%
Valeurs Intrinsèque Actions Internationales 80,43%

Données au 18 juillet 2012.

La décennie n’a donc pas été perdue pour tout le monde 😉

Attention cependant, car tous les OPCVM n’ont pas été aussi performants sur les 10 dernières années et puis « les performances passées ne préjugent pas des performances futures ». Je publierai bientôt un article qui traitera des critères à prendre en compte pour choisir un OPCVM, mais quoi qu’il en soit je ne peux que vous encourager à vous appuyer sur un professionnel de la gestion de patrimoine qui saura vous aiguiller en fonction de votre profil et de vos objectifs. Car contrairement à ce que beaucoup d’investisseurs particuliers pensent, construire un portefeuille performant ce n’est pas seulement agglomérer des fonds qui sont individuellement performants. Il est indispensable de prendre en compte la corrélation entre les fonds.

Tenir compte de la fiscalité:

Un dernier mot pour finir cet article pour dire que bien construire un portefeuille boursier c’est aussi tenir compte de la fiscalité. Depuis la suppression du seuil de cession le compte-titres n’est aujourd’hui plus du tout attractif de ce coté là. Si vous voulez éviter de donner 34,5 % de vos gains au Trésor Public vous devriez envisager d’avoir recours au PEA ou à l’assurance-vie par exemple, en tenant compte des avantages mais aussi des contraintes de ces enveloppes fiscales privilégiées.