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OPCVM: comment choisir un fonds d’investissement ?

3 septembre 2013 par Benjamin CLAVEL

Graphiques et courbesQue ce soit en assurance-vie, pour un compte-titres, un PEA ou un PERP par exemple tout épargnant qui dispose de placements financiers se retrouve un jour ou l’autre confronté à un problème: quels fonds d’investissement (OPCVM) choisir ? Or il n’est pas évident de s’y retrouver parmi les milliers de fonds commercialisés en France. Voyons ensemble comment faire le bon choix.    

 

Votre objectif / le risque accepté:

La première chose à valider quand on sélectionne un fonds d’investissement est qu’il correspondra bien à son profil d’investisseur, au risque maximum que l’on est prêt à accepter et à son projet d’investissement. Il faut donc commencer par se poser des questions sur soi même: quelle somme suis-je prêt à investir ? pour quelle durée ? dans quel but ? quel niveau de perte maximale suis-je prêt à accepter ? Ainsi on sera finalement à même de choisir sereinement des OPCVM en phase avec le projet qu’ils vont servir à réaliser. Inutile donc d’investir sur des fonds orientés vers les actions si votre projet d’investissement n’est que pour 2 ans et que vous avez peur du risque. Bref commencer par cette étape vous évitera bien des mauvaises surprises…

L’analyse de la notice AMF du fonds:

Toute société de gestion qui souhaite obtenir l’autorisation de commercialiser un fonds d’investissement en France doit préalablement déposer une notice à l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Celle-ci présente l’ensemble des caractéristiques du fonds, et même si elle est généralement totalement imbuvable il est essentiel d’en prendre connaissance pour bien connaitre le fonds sur lequel on envisage d’investir. On retrouvera notamment des informations essentielles telles que:

L’univers d’investissement du fonds:

Vous devez bien comprendre dans quoi le gérant du fonds va investir: est-ce un fonds investi en actions, en obligation ou mixte ? Se limite t’il à la France ou bien peut y aller investir dans d’autres pays ? Choisit-il des actions d’un secteur d’activité en particulier uniquement ?

Le style de gestion:

Le gérant se contente t’il de suivre un indice (comme le CAC 40 par exemple) de manière passive ou bien a t’il une gestion active (ou « stock picking ») qui consiste à faire des choix totalement indépendants des indices de référence ? S’il investi à l’étranger est-ce qu’il se couvre contre le risque de change ou non ? Ca peut avoir une incidence capitale puisque la totalité des gains en actions d’un fonds investi aux Etats-Unis peuvent par exemple être perdus par une simple variation défavorable de la parité Euro / Dollar.

L’analyse de la performance passée du fonds et de son niveau de risque:

Tout en gardant en tête le fameux adage boursier qui veut que « les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps » une analyse du fonds, de ses performances et de son niveau de risque est indispensable.

Les performances:

Regarder les performances passées du fonds, non seulement d’un point de vue absolu (= le pourcentage de plus ou moins value) mais surtout d’un point de vue relatif (= la performance est-elle meilleure que celle de l’indice de référence du fonds et / ou que les fonds des concurrents).

Pour ma part je m’attache surtout à rechercher des OPCVM qui soient le plus régulièrement possible classés dans le premier quartile (= les 25 % de meilleurs) de sa catégorie.

Mesurer le risque du fonds:

En plus d’analyser la performance d’un fonds il est indispensable d’en analyser  le risque avant de prendre une décision d’investissement.

On trouvera en général facilement le niveau de volatilité du fonds (= la moyenne des écarts à la moyenne ou « l’écart type » pour les pus matheux d’entre vous): plus le pourcentage de volatilité est élevé et plus le fonds est risqué.

On peut également parfois trouver des indicateurs avancés tout aussi importants comme le niveau de perte maximale (ou « max draw down »), le ratio de Sharpe ou encore le pourcentage de semaines positives.

Enfin, plus simplement, on pourra regarder de combien de valeurs le fonds est composé et quelle part de l’encours global du fonds représentent les 10 plus grosses lignes. Plus un fonds est concentré sur un faible nombre de valeurs et plus le risque est important. Avoir peu de valeur n’est pas forcément un problème en soi, ça peut être le signe de choix tranchés faits par le gérant, mais ça représente un risque supérieur dont il faut tenir compte.

Comment analyser les frais prélevés par un fonds d’investissement ?

La performance d’un fonds étant toujours donnée nette de frais de gestion je n’accorde pour ma part que peu d’importance à ce poste finalement transparent. Les frais qui peuvent en revanche réellement impacter votre performance sont les éventuels frais d’entrée et de sortie qui peuvent s’appliquer. Il faut veiller à ce que ces frais soient raisonnables compte tenu de votre horizon d’investissement et des perspectives de gain du fonds sélectionné. A quoi bon payer 3 % de frais d’entrée pour un OPCVM sur lequel vous n’allez rester investi que 2 ou 3 ans et qui devrait rapporter du 3 ou 4 % par an par exemple ?

Que penser des notations ?

Nombreux sont les fonds à se vanter d’avoir obtenu la corbeille d’or, le laurier de bronze ou encore la pyramide d’argent par exemple, autant de récompenses accordées par la « presse spécialisée ». Je ne prête pour ma part aucune importance à ces « distinctions » dont les méthodes d’attributions sont généralement assez floues et parfois soumises à controverse (sont elles liées à de dépenses publicitaires dans les magasines en question ?)

En revanche l’analyse de 2 agences indépendantes présentent pour moi un certain intérêt, même si elles sont à prendre avec un peu de recul:

  • Morningstar, qui fait une analyse à la fois quantitative (= basées sur les chiffres bruts) et qualitative (= basées sur une analyse fine de l’expérience du gérant, du process de gestion, …)
  • Lipper, qui tient compte de différents critères pour moi essentiels comme la préservation du capital ou la régularité des performances par exemple

Pour aller plus loin:

Choisir un fonds c’est bien. Mais construire un portefeuille performant ça n’est pas seulement agglomérer 8 ou 10 fonds performants les uns aux autres. Nous verrons dans un prochain article quels sont les indicateurs à prendre en compte pour construire un portefeuille constitué de différents fonds qui soit efficace et cohérent.