Les options de gestion automatique en assurance-vie
27 avril 2012 par Benjamin CLAVEL
Les options de gestion automatiques sont des outils très pratiques pour gérer au mieux son assurance-vie (mais aussi son contrat de capitalisation, son PEA assurance, son PERP ou son contrat retraite Madelin) sans avoir à en s’en préoccuper tous les jours. Apparues pour la plupart il y a une dizaine d’années elle se sont depuis améliorées et diffusées sur un bon nombre de contrats. Et même si certains les voient comme des outils un peu inutiles, elles se révèlent pourtant très efficaces dès lors que l’on sait les utiliser à bon escient.
Rééquilibrage automatique:
Cette option permet de maintenir le choix d’origine de répartition entre les supports qui a été modifié par les variations du marché. Cette option de gestion présente l’intérêt de céder les plus-values des supports qui ont plus progressé pour les réinvestir sur les supports qui ont moins bien fonctionné (et donc on vend quand ça monte pour acheter quand ça baisse au lieu de faire bêtement l’inverse 😉 )
Exemple 1:
Vous avez investi 50 % en actions et 50 % sur le fonds en Euros et souhaitez maintenir cette proposition pour contrôler le risque globale de votre portefeuille.
Si les marchés actions grimpent fortement, alors vous pouvez vous retrouver rapidement avec 60 % d’actions et 40 % de fonds en Euros. Le rééquilibrage va permettre de vendre des actions, pour acheter du fonds en Euros et ainsi maintenir le risque global de votre portefeuille au niveau souhaité en sécurisant une partie de vos gains actions sur le fonds en Euros.
Exemple 2:
Comme dans l’exemple 1, vous avez investi 50 % en actions et 50 % en fonds en Euros et souhaitez maintenir cette proposition pour contrôler le risque global de votre portefeuille.
Si les marchés actions baissent, alors vous pouvez vous retrouver avec 40 % d’actions et 60 % de fonds en Euros. Le rééquilibrage va permettre de vendre du fonds en Euros, pour acheter des actions et ainsi maintenir le risque global de votre portefeuille au niveau souhaité en achetant des actions qui ont baissé (ce qui permet de moyenner votre prix d’achat moyen à la baisse).
Dynamisation des plus-values:
Vous investissez 100 % sur le fonds en Euros, et chaque année les plus-values générées sont automatiquement investies sur un fonds dynamique de votre choix. L’objectif est de préserver une garantie intégrale du capital investi, tout en dynamisant la rentabilité en investissant les gains sur des supports actions par exemple.
Exemple:
Vous investissez 10 000 € sur le fonds en Euros. Ceux-ci vous rapportent 4 %, et les 400 € gagnés sont automatiquement investis sur le fonds actions choisi.
Sécurisation de la plus-value:
Dès que les plus-values sur les supports Unités de Compte atteignent le niveau déterminé à l’avance (10 % par exemple), alors la partie correspondant à la plus-value est automatiquement sécurisée sur le fonds en Euros. Grâce à cette option de gestion, ce qui est gagné l’est définitivement, sans risque de le reperdre si les marchés baissent par la suite.
Exemple:
Je mets en place une sécurisation automatique de la plus-value sur le fonds actions A, à 10 %.
Dès que mes 10 000 € investis sur ce fonds ont grimpé de 10 %, les 1 000 € de plus-value sont basculés automatiquement sur le fonds en Euros.
Investissement progressif:
Cette option de gestion permet d’investir progressivement (mensuellement ou trimestriellement) sur les marchés financiers et évite donc d’investir massivement à un mauvais moment. Cela permet de lisser votre prix d’achat dans le temps.
D’un point de vue pratique, cela fonctionne de la manière suivante: un versement sur un support prudent (fonds en Euros ou OPCVM monétaire) sera arbitré progressivement selon une périodicité choisie vers un ou plusieurs supports plus dynamiques.
Exemple:
Vous versez 12 000 € sur le fonds en Euros et décidez que chaque mois 500 € seront arbitrés sur le fonds actions X pendant 2 ans (500 € x 24 mois = 12 000 €).
Sécurisation progressive de l’épargne:
C’est une option que l’on trouve assez rarement sur des contrats d’assurance-vie classiques, mais plus fréquemment sur des contrats d’épargne retraite (PERP / Madelin / voir même certains contrats d’assurance-vie orientés « retraite »).
Le principe est simple: l’investissement initial est fait de manière dynamique, et plus le terme choisi par l’épargnant va s’approcher, plus le capital sera sécurisé au fur et à mesure.
Exemple:
Un investisseur a ouvert une assurance vie « retraite » avec un objectif d’investissement de 20 ans. Pendant les 10 premières années le capital sera à 100 % en Unités de Compte dynamiques, puis dans les 10 dernières années, 10 % du capital sera sécurisé annuellement sur le fonds en Euros, pour atteindre 100 % de sécurité au terme prévu.
Limitation des pertes (stop-loss):
Le « stop-loss » ou limitation des pertes permet de limiter la moins-value. L’investisseur détermine un niveau de perte maximum à partir duquel un ordre d’arbitrage vers un support défensif est envoyé automatiquement.
Il existe 2 types de limitation des pertes:
- Stop-loss absolu : calculé par rapport à l’investissement de départ
- Stop-loss relatif : calculé par rapport au plus haut niveau atteint par le support
Exemple 1:
Un investisseur verse 10 000 € en assurance-vie sur un support dynamique. Il a prévu un stop-loss relatif à partir de 10 % de perte par rapport au plus haut. Au plus haut son support dynamique monte à 12 000 €. Le vente se déclenchera dès que le support baissera en dessous de 10 800 € (10 % de baisse par rapport au plus haut).
Exemple 2:
Un investisseur verse 10 000 € en assurance-vie sur un support dynamique. Il a prévu un stop-loss absolu à partir de 10 % de perte par rapport au niveau initial. Au plus haut son support dynamique monte à 12 000 €. Le vente se déclenchera toutefois dès que le support baissera en dessous de 9 000 € (10 % de baisse par rapport à la valeur initiale >>> on ne tient pas compte ici du plus haut).
A noter:
Programmer un stop loss à -10 % ne permet pas de s’assurer que la perte ne dépassera pas les 10 % convenus. En effet, si un jour le support est -9.8 % par exemple (donc pas de vente enclenchée) et que le lendemain il ouvre directement à -12 %, alors l’ordre sera envoyé à 12 % (puisque les -10 % ont bien été dépassés). Et il faut encore prendre en compte le délai entre l’envoi de l’ordre et l’exécution, qui pourra lui aussi impliquer un décalage dans le cours… Bref, c’est une option intéressante sur le papier, mais qui peut toutefois réserver quelques surprises.
Bilan:
Tous les contrats ne proposent pas toutes ces options, et la présence ou non de l’option dont vous avez besoin peut donc être un des critères de choix de votre placement.
Alors quelle(s) option(s) utilisez vous sur vos contrats ?