Assurance emprunteur: regarder le tarif est loin d’être suffisant !
7 septembre 2018 par Benjamin CLAVEL
Depuis le 1er janvier 2018 et la libéralisation du marché de l’assurance emprunteur, les souscriptions d’assurances « déléguées » (c’est à dire les assurances de crédit qui ne sont pas vendues par les banques) explose. Et c’est une bonne chose car ces assurances, le plus souvent bien moins coûteuses que les contrats groupes proposés par les établissement de crédit, font économiser des sommes importantes aux assurés. Néanmoins il semble essentiel de rappeler que le prix ne doit pas être le premier critère de choix d’une assurance emprunteur. Nous verrons ici pourquoi une étude minutieuses des garanties, et de leurs modalités d’exécution (qui ne sont pratiquement jamais mises en avant) est essentiel. Et même au niveau du prix, je vous démontrerai en quoi la comparaison n’est pas aussi simple que vous ne l’imaginiez.
Adapter les garanties à vos besoins réels
Il peut être tentant de chercher à minorer les garanties souscrites afin de réaliser des économies sur son assurance emprunteur. Pour moi c’est une très mauvaise idée, qui peut avoir des conséquences néfastes.
Mais avant de voir pourquoi, commençons pas faire un rapide retour sur les types de risque qu’il est possible de garantie dans un contrat d’assurance emprunteur:
Le décès: Bon là, pas besoin de faire un dessin je pense…
La Perte Totale et Irréversible d’Autonomie (PTIA): L’assuré est considéré comme en état de Perte Totale et Irréversible d’Autonomie (PTIA) s’il est reconnu, suite à un accident ou à une maladie grave, définitivement incapable de se livrer à une occupation ou un travail pouvant lui procurer des revenus, sont état le mettant dans l’obligation d’avoir recours à l’assistance permanente de tiers pour accomplir les actes essentiels de la vie courant (se déplacer / se laver / se vêtier / se nourrir).
L’Invalidité Permanente Totale (IPT) ou Partielle (IPP): L’assuré est considéré en Invalidité Permanente Partielle (IPP) lorsqu’il présente, suite à un accident ou à une maladie (et après consolidation de son état), un taux d’invalidité d’au moins 33 % et inférieur à 66 %. A partir de 66 % de taux d’invalidité l’assuré est considéré en Invalidité Permanente Totale (IPT).
L’Invalidité Temporaire Totale: Deux cas de figure son possibles: Si l’assuré exerce une activité professionnelle au jour du sinistre, alors il est considéré en Incapacité Temporaire Totale (ITT) si, suite à un accident ou à une maladie, il est dans l’incapacité totale d’exercer sa profession et qu’il n’exerce aucune autre activité susceptible de lui générer des revenus. Si l’assuré n’exerce pas d’activité professionnelle au jour du sinistre alors il est considéré en Incapacité Temporaire Totale s’il est temporairement contraint, suite à un accident ou à une maladie, d’observer un repos complet l’obligeant à interrompre toutes ses occupations habituelles (travaux domestiques, gestion des affaires familiales et personnelles, etc.).
La perte d’emploi: Comme son nom l’indique elle couvre l’assuré en cas de perte d’emploi subie (les démissions et les rupture conventionnelles ne sont pas couvertes) et après une période de carence de chômage indemnisée plus ou moins longue selon les contrats. Cette garantie, souvent très chère et aux conditions d’indémnisation draconiennes, est peu souscrite.
Voilà pour ce qui est de la définition des grands types de garanties. Chacun choisit ensuite, en fonction de ses souhaits mais aussi des contraintes imposées par la banque, les garanties souscrites et la quotité couverte pour chaque assuré. Mais des garanties présentant un intitulé différent peuvent en réalité présenter des différences majeures…
Au delà des garanties affichées, il faut rentrer dans le détail
Pour compliquer un peu la tache des particuliers en recherche d’une assurance, des garanties « équivalentes » ne sont pas pas forcément des garanties « égales ». Des différences très importantes peuvent en effet exister au niveau des modalités d’exécution des garanties.
Prenons un exemple, sur la garantie IPT (Invalidité Permanente Totale):
Soyons clair une personne qui se retrouve en IPT est dans une situation de handicap très lourde puisque cela correspond à se retrouver invalide à plus de 66 % de manière définitive. Une situation qui a de graves conséquences pour l’assuré mais aussi pour ses proches. L’assuré est en effet incapable d’exercer une activité professionnelle et donc de générer des revenus. Il a par ailleurs besoin de soins importants et, probablement, de faire aménager son domicile. Or faire aménager son domicile n’est pas toujours possible. Par exemple un handicapé lourd aura probablement des difficultés à habiter une maison à 2 niveaux. S’il habite en appartement, il lui sera peut-être impossible de rentrer chez lui si l’immeuble n’a pas d’ascenseur, ou même si l’immeuble compte 2 ou 3 marches à l’entrée. Enfin, la configuration de la résidence ne permet pas forcément le passage d’un fauteuil roulant. Bref il existe de multiples cas de figure dans lesquels un déménagement est nécessaire.
Or il existe chez les assureurs deux méthodes pour indemniser l’Invalidité Permanente Totale:
- Certains assureurs soldent d’un coup le capital restant dû du crédit (à concurrence de la quotité d’assurance choisie par l’assuré invalide évidemment) >>> dans ce cas là pas de souci, l’assuré est libre de vendre le bien s’il le souhaite puisque le produit de la vente du bien sera à son bénéfice (le crédit étant soldé) et donc un déménagement vers un logement plus adapté à son handicap sera possible.
- Certains assureurs en revanche prennent en charge les mensualités de crédit à la place de l’assuré, ils ne soldent pas le crédit, ils payent à la place de l’assuré tous les mois >>> là par contre vendre le bien serait une très mauvaise idée puisqu’il faudrait alors solder le crédit et résilier l’assurance emprunteur. Un déménagement devient donc irréalisable (sauf à disposer de capitaux par ailleurs évidemment).
Au final pour des garanties équivalentes, les conséquences pour l’assuré du choix de son contrat auront été déterminantes !
Le prix oui, mais il faut bien regarder le détail…
Evidemment le coût total de l’assurance sur la durée du crédit est un élément important à prendre en compte. Tout le monde chercher à payer le moins possible.
A la lecture de cet article j’espère que vous avez bien compris que ce qui doit primer c’est de trouver un contrat qui offre des garanties parfaitement adaptées à votre situation et à vos souhaits. Et c’est seulement à garanties égales (et non pas seulement équivalentes) que le prix doit rentrer en ligne de compte.
Et même à ce stade comparer le cout global de l’assurance sur la durée du crédit ne suffit pas forcément. Prenons un exemple: si votre crédit, et donc votre assurance emprunteur, est sur 20 ans, mais que vous savez pertinemment que vous ne sera amené à vendre le bien d’ici 10 ans maximum, alors c’est le cout de l’assurance sur 10 ans qu’il faut comparer, et non pas sur 20. Et le plus cher sur 20 ans peut tout aussi bien être moins cher sur 10, puisque les cotisations d’assurance emprunteur ne sont généralement pas linéaires.
Tout celà est bien compliqué et c’est donc le rôle du courtier de vous accompagner. Encore faut-il que le courtier en question soit transparent sur ces éléments et ne se contente pas de chercher le prix le plus bas pour attirer le chalant.
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