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Pourquoi la collecte en assurance-vie diminue ?

4 mai 2012 par Benjamin CLAVEL

En 2011 la collecte nette en assurance vie, c’est à dire les nouveaux versements moins les retraits effectués par les assurés, a été en forte baisse par rapport aux années précédentes. Et sur le 1er trimestre 2012 celle-ci est à peine à l’équilibre ! Est-ce une tendance de fonds ou bien uniquement un passage à vide ? L’histoire d’amour entre les Français et l’assurance-vie arrive t’elle à son terme ? Éléments de réponse dans cet article.

 

Des facteurs conjoncturels:

Certains facteurs sont liés à la conjoncture actuelle, et ne devraient donc être amenés à perdurer dans le temps.

Bâle 3:

Les accords de Bâle 3, imposent aux banques un renforcement de leurs fonds propres à échéance du 1er janvier 2013. Vous me direz ça concerne les banques et ça n’a donc rien à voir avec l’assurance vie. FAUX !

Les premiers réseaux de collecte en assurance-vie ce sont bien les banques (60 % de la collecte en 2010 selon la Fédération Française des Sociétés d’Assurance). Or les capitaux collectés en assurance-vie ne comptent pas dans les fonds propres pour atteindre les objectifs de Bâle 3. Résultat: les banques ont « orienté » leurs clients vers des produits qui les arrangent pour Bâle 3, comme des comptes sur livrets ou des comptes à terme par exemple, dans le but d’atteindre au plus vite leur objectif. Rien de plus simple quand vous disposez de millions de clients « captifs » qui n’y connaissent rien et qui suivent sans sourciller les « conseils » de leur banquier.

La collecte en assurance-vie s’est effondrée dans les réseaux bancaires, mais une fois les ratios de fonds propres au niveau des exigences de Bâle 3, il est plus que probable que les banques réorientent leurs clients vers l’assurance-vie, au moins en partie.

L’attrait du Luxembourg:

Un second élément conjoncturel a beaucoup joué en 2011: la peur de la faillite de compagnies d’assurance et / ou de l’effondrement de la zone Euro. Et pour se protéger contre ça, de nombreux investisseurs français ont fait le choix d’ouvrir un contrat d’assurance-vie au Luxembourg. Pour savoir pourquoi, je vous invite à lire l’article « souscrire son assurance-vie au Luxembourg« .

Bilan: une bonne partie des capitaux qui auraient du être investis en France, et notamment les « gros » contrats (supérieurs à 500 k€) se sont faits au Luxembourg et n’ont donc pas compté dans la collecte en France.

Cet effet devrait se freiner une fois les craintes sur la zone Euro écartées (même s’il y a fort à parier que les gros investisseurs qui ont gouté à l’assurance-vie au Luxembourg ne voudront pas revenir en France).

L’incertitude / la crise:

Quand les gens ne savent pas où ils vont ou s’ils auront encore un emploi demain, alors ils privilégient les placements de court terme (livrets ou CAT) au détriment de l’assurance-vie, placement de long terme. Lorsque les épargnants y verront plus clair et reprendront confiance en l’avenir, ils se tourneront à nouveau vers des supports de long terme comme l’assurance-vie.

 

Des facteurs structurels:

D’autres facteurs sont en revanche plus inquiétants car ils sont de nature structurelle.

Des fonds en Euros moins performants:

Environ 85 % des sommes investies en assurance-vie le sont sur le fonds en Euros. Certes ce choix s’est avéré pertinent pendant très longtemps, mais depuis quelques années, ça n’est plus vraiment ça et chaque année les fonds en Euros rapportent de moins en moins (voir article: Pourquoi les fonds en Euros rapportent de moins en moins?« ). Au final, l’an dernier ils ont rapporté 3 % en moyenne, soit 2,6 % une fois déduits les prélèvements sociaux. Or on sait très bien que:

  • le rendement devrait encore diminuer
  • les prélèvements sociaux vont augmenter (+ 2 pts à partir du 1er juillet)
  • l’inflation quand à elle se maintient à un niveau soutenu (supérieur à 2 %)

Au final, le rendement net d’inflation est donc proche de zéro, ce qui pousse de nombreux épargnants à privilégier des solutions d’investissement différentes en assurance-vie (voir mon articles: « quelles alternatives au fonds en Euros« ) mais aussi hors de l’assurance-vie.

Des contrats peu intéressants:

Je l’ai rappelé ci-avant: les banques représentent 60 % de la collecte en assurance-vie. Or il se trouve que leurs contrats sont parmi les moins bons du marché ce qui pèse sur la collecte:

  • des fonds en Euros peu performants: 2,75 % pour Nuances 3D à la Caisse d’Epargne, 2,7 % sur Prédissime 9 au Crédit Agricole, 2,81 % sur Essentiel au HSBC ou encore 2,9 % sur Vivaccio à la Banque Postale…  >>> ça ne fait rêver personne !
  • des frais sur versement délirants: souvent supérieurs à 4 % >>> les clients de banques acceptaient peut être de payer ça quand les fonds en Euros rapportaient du 6 ou 7 %, mais maintenant qu’ils ne rapportent même plus 3 %, il faut plus d’un an pour rentrer dans ses frais !
  • une gamme de supports Unité de Compte très limitée: tout au plus quelques dizaines de fonds, tous gérés par la société de gestion de la maison >>> à part le fonds en Euros, il n’y a point de salut !
  • aucun conseil ou si peu… >>> les conseillers de clientèle des banques n’ont ni les compétences (par défaut de formation) ni le temps pour s’occuper des contrats de leurs clients

Les épargnants finissent pas se tourner vers d’autres solutions d’investissement. Mais il ne faut pas généraliser: ce n’est pas parce que votre contrat d’assurance-vie est mauvais que tous les contrats d’assurance-vie le sont. Vous trouverez régulièrement sur ce site des présentations de contrats d’assurance-vie patrimoniaux qui sont de bien meilleure qualité.

A noter: d’ici quelques jours (mi mai au plus tard) la nouvelle version de mon autre site www.assurance-vie-sans-frais.net sera lancée. Vous trouverez sur ce site 3 contrats d’assurance-vie de qualité: 0 % de frais sur versement / fonds en Euros ultra performants / large choix de supports Unités de Compte / et cerise sur le gâteau: accès à mes conseils 😉

PS. Je tire sur les banques, mais dans pas mal de réseaux d’assurance le constat est le même.

Une population vieillissante:

Et oui, l’âge de la population française a un effet certain sur l’assurance-vie. C’est assez simple en fait: quand on est actif on épargne pour sa retraite, et une fois arrivé à la retraite on effectue des retraits pour mettre du beurre dans les épinards. Donc l’arrivée à la retraite de la génération du baby boom a un effet majeur sur l’assurance-vie puisqu’ils commencent à piocher dans le bas de laine.

 

Est-ce la fin de l’assurance-vie ?

Non, et 100 fois non ! L’assurance-vie conserve de nombreux attraits qui font d’elle un placement qui n’a pas d’équivalent:

  • une fiscalité privilégiée sur les revenus et en cas de décès
  • une grande souplesse de gestion: fonds en Euros, actions, obligations, immobilier… >>> un bon contrat d’assurance-vie doit vous permettre d’investir sur toutes les classes d’actifs
  • la possibilité de moduler ses versements et ses retraits (le capital reste disponible à tout moment)
  • l’insaisissabilité: les créanciers du souscripteur ne peuvent pas saisir son assurance-vie

Toutefois l’assurance-vie sera de moins en moins vue comme le produit d’investissement à tout faire, facile à vendre par des conseillers mal formés, qui génère des intérêts confortables sans aucun risque. Et tant mieux !!!

Reste cependant à choisir le contrat le plus adapté à votre profil et à vos objectif patrimoniaux, et à le gérer correctement… C’est justement à ça que sert un Conseiller en Gestion de Patrimoine Indépendant 😉