Quel placement pour un enfant mineur ?
1 juin 2012 par Benjamin CLAVEL
Avec l’arrivée d’un nouvel enfant se pose généralement la question de comment placer les étrennes versées par la famille. Si papi et mamie ne jurent que par le livret A, nous verrons dans cet article que ce n’est pas forcément la meilleure solution.
Le livret A: la solution classique n’est pas forcément la meilleure
Tout le monde, ou presque a un livret A, même les enfants. C’est devenu un réflexe d’en ouvrir un dès la naissance, souvent à l’initiative des grands parents.
Est-ce une mauvaise idée ? Ça dépend…
Si c’est pour y déposer les quelques étrennes reçus à la naissance, à Noël ou pour les anniversaires, pourquoi pas. Mais ça ne doit pas être une solution de long terme ! Rappelons le: le livret A est un produit d’épargne de court terme, qui est rémunéré à peine plus que l’inflation. Et encore…
Or un nouveau né a devant lui beaucoup de temps avant de piocher dans son bas de laine. Alors pourquoi placer ses économies sur un produit d’investissement de court terme alors que son horizon de placement est à très long terme ?
Vous l’aurez compris, le livret A ne doit être utilisé que comme support d’investissement temporaire, avant d’investir l’épargne de votre jeune enfant sur un support de long terme, plus rémunérateur.
L’assurance-vie, un produit plus adapté au long terme:
Quand on pense « placement financier à long terme », on pense immédiatement à l’assurance-vie. A raison ! Passé 8 ans de détention, l’assurance-vie dispose d’avantage fiscaux inégalables. Ouvrir dès son plus jeune âge un contrat d’assurance-vie à votre enfant c’est donc lui rendre un grand service.
Par ailleurs, sa souplesse de gestion et la diversité des supports d’investissement proposés en font un outil indispensable. On peut par ailleurs trouver de très bons contrats multisupport et multigestionnaire à partir de 150 € de versement initial et 50 € / mois si une épargne mensuelle est mise en place.
Bref, l’assurance vie est sans doute le support d’investissement à privilégier dès lors que l’on veut placer les économies d’un enfant mineur.
Ok pour l’assurance-vie, mais quels supports choisir ?
Là encore, les mauvais réflexes ont la vie dure: quand on demande à investisseur sur quel support il veut placer son argent à long terme en assurance-vie, 9 fois sur 10 il va citer le fonds en Euros.C’est pourtant une erreur… enfin pas toujours 😉
Du nouveau sur les fonds en Euros:
Les fonds en Euros « classiques » sont aujourd’hui en bout de course (voir mon article: Pourquoi les fonds en Euros rapportent de moins en moins) et ils ne sont de toute manière pas une option viable à long terme.
Une solution plus satisfaisante pourrait être les fonds en Euros « de nouvelle génération » que l’on trouve chez quelques rares assureurs:
- fonds en Euros « à coussin » >>> voir mon article sur Eurocit’
- fonds Euro-diversifié >>> voir mon article sur le contrat Cardif MultiPlus Perspective qui en propose justement un
- fonds en Euros « immobilier » >>> voir mon article sur Euro Innovalia
Ces 3 options ont l’avantage d’apporter une garantie en capital, soit à tout moment soit au terme, et d’avoir des perspectives de plus-value à long terme bien plus importantes.
Mais les meilleures solutions se trouvent ailleurs:
Les fonds en Euros de nouvelle génération peuvent être une solution, toutefois, pour un investissement sur le long terme (supérieur à 10 ans), un investissement sur des supports plus dynamique me semble préférable.
Dans ce domaine, il conviendra toutefois soit d’opter pour un mandat de gestion (mais qui nécessite des capitaux importants en général), soit de vous appuyer sur un professionnel de la gestion de patrimoine pour sélectionner les supports avec soin.
Les perspectives de gain sont plus élevées, mais il n’y a pas de garantie et il convient donc d’être vigilant.
Si vous cherchez des pistes dans ce domaine, vous pouvez par exemple relire la présentation que j’ai fait de plusieurs fonds d’investissement très performants comme Carmignac Patrimoine, Echiquier Major ou encore Carmignac Emerging Patrimoine par exemple.
Penser au « pacte adjoint »:
Un avantage de la solution assurance-vie réside aussi dans la capacité des parents à contrôler l’utilisation qui sera faite de l’argent déposé sur le contrat de leur enfant jusqu’à son 25ème anniversaire. En effet, alors que les capitaux versés sur un livret A sont à la disposition du jeune adulte dès ses 18 ans, il est possible via un « pacte adjoint à une donation » sur une assurance-vie de le bloquer jusqu’à 25 ans maximum. Le temps pour lui de prendre un peu de plomb dans la tête 😉
Le « pacte adjoint à une donation » est rédigé par le donateur (les parents ou grands parents par exemple) qui définissent ainsi les conditions de réemploi et d’utilisation des sommes données. Le donateur peut:
- Désigner un administrateur pour la gestion du contrat d’assurance vie souscrit. Celui-ci pourra ouvrir le contrat au nom de l’enfant et le gérer pour son compte. Cet administrateur peut être le donateur lui même ou un tiers.
- Bloquer les rachats pendant une période définie en insérant une clause d’inaliénabilité temporaire qui vise à contrôler les opérations de rachats, d’avance, d’arbitrage jusqu’aux 25 ans maximum du donataire (sauf accord de l’administrateur qui a été désigné)
Attention, il faut bien entendu procéder à la déclaration de la donation auprès des impôts (formulaire cerfa 2735).